Le Mont Sainte Odile et ses légendes
Les trois tilleuls de Sainte Odile
A Niedermunster se rattache la légende des tilleuls de Sainte Odile. Alors que la Sainte veillait à la construction du monastère survint un homme qui lui apportait trois rameaux de tilleul ; il lui dit de planter, devant le couvent, ces arbres, qui perpétueraient son souvenir dans la mémoire des générations futures. Elle fit donc creuser le sol, et y planta les rameaux de sa propre main : le premier au nom du Père, le second au nom du Fils et le troisième au nom du Saint-Esprit. Les trois rameaux devinrent de puissants arbres, produisant toujours de nouveaux rejets. Des trois vénérables tilleuls qu'on admira longtemps, deux ont été détruits par un incendie de forêt en 1681, le troisième fut abattu peu après. Depuis on a pris soin d'en planter trois nouveaux .
Le plateau des Fées
Sur toute l'étendue de ce petit plateau, il existe un amas incohérent de rochers aux formes les plus bizarres. C'est le lieu de rencontre préféré des sorcières et du "Chasseur de nuit". Au cours des nuits orageuses, lorsque le vent siffle à travers la forêt, on entend des cris sauvages, des aboiements de chiens, des hurlements de bêtes, des gémissements de damnés : la chasse infernale passe dans le ciel ! Une nuit, le Seigneur Diable poussa l'audace jusqu'à dépasser le plateau de l'Elsberg. Il s'avança jusque dans la plaine à la tête de sa suite maudite et c'est seulement devant la porte de la cathédrale de Strasbourg qu'il s'arrêta.
La Croix de Niedermunster
Charlemagne, ayant reçu d'Orient certaines reliques, donna à Hugues, comte de Bourgogne, en réparation d'un tort qu'il lui avait causé, un coffret contenant plusieurs de ses reliques, entre autres, un morceau de la vraie croix de notre Seigneur. Se jugeant indigne de garder en sa possession ce dépôt sacré, Hugues eut la pensée d'en doter quelque église ou quelque couvent. Ne pouvant se fixer sur le choix d'un sanctuaire, il résolut de s'en remettre à la décision de la Providence. Il fit enchâsser le précieux fragment dans une grande croix de chêne, richement travaillée, qu'on attacha sur le dos d'un chameau. Cinq pieux chevaliers reçurent mission d'escorter l'animal abandonné à son instinct, jusqu'à l'endroit où il s'arrêterait lui-même. Après un long trajet, le chameau arriva au village de Saint Nabor, puis s'arrêta au seuil du couvent où l'abbesse et les religieuses recueilirent avec joie le précieux fardeau.
A partir du XIIème siècle, les abbesses de Niedermunster firent graver sur leur sceau l'effigie du chameau. La croix avec sa sainte relique, fut transportée après l'incendie de l'abbaye en 1542 au couvent de Hohenbourg, puis en 1546 incorporée au trésor épiscopal à Saverne. Elle disparut pendant la révolution.
Jadis le domaine de Niedermunster était délimité par de hautes pierres-bornes, sur lesquelles était gravé un chameau portant la croix. On trouve encore de nos jours de ces bornes entre la ruine du Landsberg et le chemin appelé " Unterer Heiligensteiner-Weg " sur l'ancienne limite entre les propriétés de l'abbaye de Niedermunster et la ville de Barr.
Ayant rendu compte de leur mission à leur maître, les cinq chevaliers résolurent d'un commun accord de finir leurs jours à l'ombre de la croix qu'ils avaient escortée. Près de leur modeste ermitage, ils firent construire un petit sanctuaire, dédié à l'apôtre Saint Jacques dont les ruines existent encore. Elles sont situées sur la pente nord de l'Ameisenberg au dessus de Niedermunster.
Les fantômes du Hagelschloss
Sous le Hagelschloss s'étendent, aux dires des habitants de la région,des galeries souterraines, d'où l'on voit souvent sortir de longs cortèges de fantômes. Les forestiers affirment aussi que leurs chiens sont attirés dans des précipices par des puissances sinistres.